L'été meurtrier
En ces journées ensoleillées
Entre chaleur et vive clarté
Juste cette envie de flâner
Siroter aux terrasses des cafés
Des soirées si propices
Constellées de feux d'artifice
Aux fronts qui se plissent
Sourires et clin d'oeil complices
C'est comme cela que l'on se l'imagine
Cette insouciance tellement divine
Se dénuder de ces habitudes citadines
Mettre enfin le quotidien en sourdine
Or, l'été est déjà si meurtrier
Tant de vies envolées
Tant de visages endeuillés
Trop de soirs de veillées
Ne plus pouvoir se dire
Ne résonne plus l'écho des rires
Si soudainement confronté au pire
Le seul bagage de ses souvenirs
A la lueur des bougies
Silence de yeux rougis
Incompréhensible tragédie
Au nom de quoi, de qui ?
Partout sur la terre
Ce mal être larvaire
Une odeur de poudrière
Avant l'orage de la guerre
Il y a quantités de chemins
Parfois hasardeux ou incertains
Mais à ne plus croire en rien
C'est offrir à l'espoir son déclin
Ne perdons jamais la mémoire
Sur les atrocités de notre histoire
Que notre monde ne soit pas un mouroir
Par la dictature d'une vie de cauchemar
Je suis tellement de villes et pays
Je suis comme vous, ce coeur meurtri
Je suis pour encore et toujours célébrer la vie
Je suis pour cette liberté qui n'a pas de prix
Avant de vouloir le paradis
Ne prônons pas l'enfer ici
Si belle pourrait être la vie
Que seul l'orgue soit barbarie