Puisque tu pars
Connaître cette infinie souffrance
Sans trouver la voie de la délivrance
Suivre le seul instinct de l'errance
Attendre finalement que le temps panse
Puis quand vint le moment du partir
Quels mots aurais-je bien pu dire
Pas même l'inspiration de l'écrire
Le silence devient alors son repentir
Effeuiller ces si nombreux calendriers
Sentir encore tout le poids de ses regrets
Toutes ces larmes qui n'ont jamais coulées
Espérer à ce jour de pouvoir s'en déposséder
Il n'existe pas toujours de deuxième chance
La vie parfois impose le règne de l'ignorance
Même si tout peut se souhaiter dans l'existence
Très peu parviennent à subjuguer leur influence
L'impression d'une même nuit qui semble éternelle
Se laisser dévorer par ces questions existentielles
Et pourtant jamais de réponse à chacune d'entre elles
Parce qu'on ne peut réécrire ce qui se composait au pluriel
Ne pas souhaiter apercevoir le prochain soleil levant
Ce jour qui donnerait la sensation d'effacer les précédents
Que ce qui fut ne devienne pas des souvenirs à présent mourant
Comme si l'on regardait se perdre ses plus beaux sentiments
Egarer son regard et contempler cet hypothétique horizon
Vouloir chercher à toute chose, la plus infime des raisons
Percer le secret de la constellation de toutes nos émotions
Être certain alors de toujours choisir la meilleure décision
Quelles que soient les différentes saisons, patienter imperturbable sur le quai
Observer les trains s'arrêter, continuer, puis inexorablement s'éloigner
Espérer juste que cette silhouette familière viendra à nouveau s'approcher
Est-ce que les amitiés perdues peuvent-elles encore un jour se retrouver ?
Faut-il s'en remettre seulement aux louanges du destin ?
Des points de suspension comme flottant au lointain
Ou bien simplement n'en attendre absolument plus rien
Se résigner que le dernier mot soit celui de la fin
Les liens du sang ne sont pas forcément les plus sacrés
Que seule la confiance confiée sait si solidement nouer
Il y a des larmes qu'il est préférable de dissimuler
Par des mots que le temps ne parviendra pas à effacer